7BN-Etoiles du Match

16 Mars 2017
Claude Côté

Les trois étoiles du match
Steve Hill, Guy Bélanger et Dawn Tyler Watson montrent le chemin.

Steve Hill
Steve Hill
Celine Dion Guy Belanger
Guy Bélanger
Dawn Tyler Watson
Dawn Tyler Watson
Sacré belle semaine pour le blues canadien. Trois de nos vétérans exultent ces-jours-ci. Trois multiples gagnants et nominés aux Maple Blues Awards. Steve Hill immortalise devant public et pour la postérité ses Blues Recordings dans une salle sur mesure pour lui, Guy Bélanger publie son cinquième disque solo en mémoire à Bob Walsh et Dawn Tyler Watson prend d'assaut Trois-Rivières et garde les deux pieds sur terre après avoir remporté les plus grands honneurs au prestigieux IBC (International Blues Challenge) qui avaient lieu à Memphis il y a quelques semaines. Entre deux pelletées de neige, on mesure l'importance de l'accomplissement.
Steve Hill , le 17 mars au Club Soda
Vous le savez d'ores et déjà, le spectacle de Steve Hill au Club Soda sera capté dans le but d'en faire un ''live''. Après tous ces concerts ici et ailleurs au Canada et en Europe, ce témoignage sur disque deviendra le document de référence tant prisé en Europe. On ne niaise pas avec le ''live dans le vieux continent. C'est comme une carte de visite avec une puce tout accès. L'objet qui atteste le travail en solitaire de trois superbes disques auto-produits. Est-ce que c'est la fin de l'aventure? Pas tout à fait. Un éventail de festivals cet été et une incursion en Norvège en septembre vont reconduire le concept. Mais ensuite? Ah là! Voilà toute l'intrigue! Parce que notre homme a d'autres aspirations. D'autres vertus musicales. Et on l'espère, une peur du vide. Le fils conquérant qui a laissé une fichue de bonne impression avec Whishbone Ash dans sept pays d'Europe conclue avec un triomphe à la maison cette trilogie palpitante. 

Dawn Tyler Watson, le 18 févier au Cabaret de l'Amphithéâtre à Trois-Rivières
La Reine du blues canadien vient tout juste de triompher à Memphis en remportant le premier prix de l'International Blues Challenge. Une très grosse affaire pour la montréalaise. On se l'arrache dans tous les festivals de blues aux États-Unis et en Europe. Avec le Ben Racine Band, Watson a pondu un excellent disque de blues cuivré et sophistiqué au max. et c'est devant le public trifluvien samedi soir prochain qu'elle offrira le meilleur d'elle-même pour le bonheur de quelques centaines de privilégiées qui la verront dans le cadre décontracté du Cabaret de l'Amphithéâtre. Pour l'occasion, plusieurs chansons de Jawbreaker! son plus récent disque et quelques perles du répertoire blues et R&B.

Guy Belanger
Guy Bélanger - Traces & Scars
Guy Bélanger, Traces and Scars (Bros). En magasin le 24 mars.
Le cinquième disque solo de l'harmoniciste Guy Bélanger est un formidable condensé de quarante ans de carrière. Oui, très jeune, Bélanger a connu Bob Walsh dans les bars de Québec et avec le décès du grand chanteur l'an passé, son spectre plane sur cet ouvrage en douze temps qui met en vedette un musicien dédié à son instrument qui fait équipe avec l'inventif guitariste André Lachance, authentique allumeur d'ambiances dans les tales de l'americana, de Marc-André Drouin (basse, guitare, piano) et du batteur Michel Roy. Le résultat est euphorique. L'osmose entre les complices de ce chapitre plus modeste et moins blues que Blues Turn, le précédent, est totale. Bélanger fesse dans le mile avec son coup de chapeau au frère de sang Walsh avec la poignante instrumentale My Dearest Friend, rêvasse sur Better Days, évoque Sonny Terry et sa locomotive sur Fat Boy, respire la campagne avec Les mauvaise herbes en référence au film du frangin Louis, pedal steel à l'avenant, on respire les grands espaces. Bélanger chante sur Little Heart, quoique moins convaincante comme chanson. Puis, un peu plus loin, le groove est au rendez-vous sur See The Light, Bélanger mitraille les notes avec le sourire, l'harmo a du chien. La pièce-titre est une parfaite évocation du potentiel infini du musicien qui nous transporte dans un écrin de douceur, gracieuseté d'Éric Longsworth et son violoncelle lucide et planant, la caresse est bénéfique. Et ça continue comme ça jusqu'à Who's Left Standing du groupe Storyville, là où Luce Dufault prend les rennes avec un aplomb vocal bluesé et chaud, qui n'est pas sans rappeler sa formidable version de Out of the rain d'Etta James il y a une vingtaine d'années. Le blues funky de Hot Time clôt avec superbe cette galette de douze chansons inspirées et inspirantes. Du grand Bélanger. Comme Bob aurait aimé. Céline Dion aura le choix facile lors de sa prochaine tournée.
Share by: