9BN-Paul Deslauriers Bounce

22 Mai 2019
Claude Côté

Paul Deslauriers Band 
Bounce (Disques Bros) - Sortie le 31 mai

Paul Deslauriers Band
Le nouveau disque du Paul Deslauriers Band qui sort le 31 mai prochain est prodigieusement bien réussi. Trois ans depuis Relentless et cinq ans depuis PDB, force est d’admettre que la cohésion du power trio blues-rock est remarquable.
Même avec le nouveau venu Alec McElcheran à la basse qui remplace Greg Morency qui a été au coeur de l’aventure depuis les débuts du PDB. 

Sam Harrisson, maître de jeu à la batterie et compagnon d’arme du guitariste au fil des ans n’a jamais été aussi précis, aussi porté par la grâce, la cadence est générée avec passion sur douze des treize titres, si l’on exclut le prologue Here We Go de douce guitare qui démarre Bounce.

Gagnants de plusieurs Maple Blues Awards, Paul Deslauriers rayonne, exulte, marche sur les hauts sommets avec une voix assurée, claire même quand elle grafigne l’âme, aux inflexions émotives parfaitement adaptées au répertoire, versant des torrents de vérité sur ses tranches de vies raconté à puissance dix.

Faut dire que la prise de son de Bounce est ahurissante. C’est calibré et crépitant comme du champagne. Comme si on avait le groupe dans sa face en plus des oreilles. Il y a du génie derrière cette console. 

It’s All on You, le premier single fait office d’hymne rock plus que blues et débute bien l’écoute. Let Me Go Down in Flames est rural au figuré, le shuffle et la guitare slide adhèrent à la proposition. Take Me To The Brink poursuit dans cette veine avec encore plus de zest. Happy Wasting My Time With You transpire la joie, la lumière sur un écrin de rock qui fait monter le mercure. Driving Me Insane est conçue plus funky et le solo de guitare qui en ressort est idéal. On ne touche pas à ce solo-là. Deslauriers et ses guitares sonnent tellement bien à ce stade-ci du disque, on comprends tout le travail en tournée, le désir de se renouveler dans la continuité du groupe. 

Puis, un cover d’enfer, Jumpin’ at Shadows composé par Anthony Duster Bennett mais popularisé par Peter Green et Fleetwood Mac. La tonalité vintage de la guitare, les notes qui tuent à 0,17 sec, le solo sublime, on nage en plein bonheur. Working My Way Back Home est une toune de road trip idéale, fortement inspirée de Six Days on The Road de Taj Mahal à s’y méprendre. Plus loin, c’est Picked a Bad Day, une collaboration avec le guitariste américain JP Soars enregistrée Floride. Quelques boogies plus tard, la treizième, Waiting On You, teinté de soul et qui se termine par un crescendo sonore...

Un très grand disque de blues-rock qui propulsera Paul Deslauriers encore plus haut dans le firmament des grands compositeurs, guitaristes et chanteurs du genre. Il ne mérite que des éloges.
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