7BN-Sly Stone

22 Septembre 2017

On the Sly: In search of the Family Stone (Real Films)
Claude Côté, collaboration spéciale

Sly and the Family Stone
Le cinéaste Michael Rubenstone a mis douze ans à réaliser ce documentaire dans lequel il se met en scène et part à la recherche du controversé génie déchu. Toutes ses économies y ont passé, sa passion indéfectible pour la musique de Sly and the Family Stone (1967-1975) est contagieuse tout au long du film de 82 minutes présenté dimanche dernier au cinéma du Parc et primé au festival de Sundance.fut. À ce jour, sa musique rapporte un million de dollars annuellement.. À voir.
On The Sly
C’est connu, Sly Stone a accumulé les déboires depuis sa glorieuse épopée. Consommation excessive de drogues de toutes sortes, faux bonds à répétition, magouilles et autres comportements douteux. Mais le film relate fort bien le génie musical qu’il était: ses débuts comme chanteur doo-wop avec The Viscaynes à San Francisco, sa brève carrière de DJ à Oakland, puis la formation du septuor qui est entrée dans la légende, avec entre autres, Cynthia Robinson, trompettiste et chanteuse et Larry Graham, bassiste funk qui quitta le navire en 1972 au périple de sa vie. Graham, qu’on a vu avec Prince à Montréal en 2006.

Les chansons, vous les connaissez: I Want To Take You Higher, Dance To The Music, Stand!, Every Day People, If You Want Me To Stay, It’s A Family Affair, etc. Un groupe d’homes et de femmes, blancs et noirs, qui ont fait le pont entre les années 60 et 70 avec une mouture unique de funk et de soul, souvent inspirée du gospel et du blues.

Rubenstone, qui ressemble à s’y méprendre à Sugar Sammy, se promène un peu partout en Californie à la recherche de témoignages de ceux qui l’ont côtoyé: ses ex-musiciens, son gérant qui habite Maui, des collaborateurs comme feu Bobby Womack, afin d’en connaître un peu plus sur le personnage reclus qu’il est devenu. Ou est Sly Stone? Est-ce qu’on peut l’interviewer? Retracé, il acceptera à travers sa garde rapprochée, une entretien avec le cinéaste pour cinq mille dollars. Il encaisse l’argent tout en reportant l’entrevue qui ne se réalisera jamais….
Young Sly Stone
Sly Stone
À propos de la performance donnée à Woodstock à trois heures du matin, son batteur raconte que le groupe partageait le second étage d’un Holiday Inn du coin avec Jimi Hendrix et Janis Joplin, tout ce beau monde se promenait d’une chambre à l’autre dans un esprit festif et de défonce il va sans dire…

Les images d’archives permettent de goûter pleinement l’énergie contagieuse du groupe en concert, des segments d’entrevues du Dick Cavett show avec Muhammad Ali et Richard Pryor avec un Sly Stone les yeux ‘’dans la graisse de binne’’ figurent parmi les moments forts du film.

En 1993, il est intronisé au Rock’n Roll Hall of Fame. En 2006, il fit une trop brève apparition aux Grammys avec Aerosmith, coiffé d’un mohawk blanc, il s’est avancé au son de I Want To Take You Higher, a murmuré quelques sons et a quitté la scène au bout d’une minute...En 2010, son ‘’retour’’ au festival Coachella fut un désastre. Sly Stone a aujourd’hui 74 ans, vit dans un véhicule récréatif et vient d’empocher 5 millions de dollars en cour auprès de son ancien gérant pour droits d’auteurs impayés.

Un destin malheureux, considérant la légende qu’il fut. À ce jour, sa musique rapporte un million de dollars annuellement.. À voir.
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