Poor Lazarus de Sugar Brown

Photo: David Bush

Le guitariste Sugar Brown (Ken Chester Kawashima de son vrai nom) est né en Ohio aux États-Unis en 1971 de parents japonais et coréens.

Tout en jouant du blues les soirs et les fins de semaine, Sugar Brown a trouvé la motivation de poursuivre des études universitaires à Chicago, New York et Tokyo: il détient d’ailleurs un doctorat en histoire japonaise. Le professeur d’histoire/bluesman réside aujourd’hui à Toronto où il est bien établi sur la scène du blues. Il nous propose son deuxième album intitulé POOR LAZARUS enregistré à Kitchener, Ontario. L’enregistrement a été réalisé «live» en studio, en mono, sur bande magnétique pour un son plus vieillot grâce à cette technologie analogue. Outre Sugar Brown à la voix et la guitare, on retrouve sur l’album, le montréalais Bharath Rajakumar (harmonica), Art Makris (batterie), Julia Narveson (guitare, contrebasse, saxophone) ainsi que et Pat Philips (percussions).

Plongeons donc ensemble dans l’univers de Sugar Brown et son POOR LAZARUS comprenant quatorze chansons dont la moitié sont des originales. La première pièce intitulée WALKIN’ WITH FRANKIE (Frankie Lee Sims) un blues rock un peu rockabilly où le saxophone est à l’avant plan. Dès la première écoute, on découvre une sonorité mono nous rappelant les bons vieux

enregistrements. Avec MEET ME IN THE COUNTRY (Kawashima) un côté plus slow blues ressort de cette pièce nous permettant d’apprécier la voix rauque mais tout de même douce de l’artiste. On poursuit avec la reprise GET BEHIND THE MULE (de Tom Waits) et son rythme entrainant. Une pièce se démarque des autres, TOKYO NAGAREMONO (H. Kaburagi) un style de country blues chanté en japonais, vraiment très original ! Autre bonne pièce: TRAIN SIXTY-FOUR (Kawashima), un vrai bon blues avec un excellent solo du très réputé harmoniciste Bharath Rajakumar : c’est d’ailleurs ma pièce préférée sur l’album. L’album se termine de belle façon avec WEAK BRAIN AND NARROW MIND (Willie Dixon).

Une belle découverte que ce Sugar Brown, ce féru d’histoire qui nous propose un retour vers le passé avec un album au look et aussi au son «vintage». Pour son album POOR LAZARUS, Sugar Brown s’inspire autant des chansons datant de plus d’un siècle répertoriées par John et Alan Lomax que de l’actualité avec les tensions raciales aux États-Unis. Du blues du Mississippi, du Texas ou de Chicago, vous serez ébloui par tous ces styles maitrisés à la perfection par Sugar Brown qui sait mettre un peu de sucre brun sur la tristesse du blues de POOR LAZARUS pour la rendre vivante et entrainante.

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