6BN-Matt Andersen

17 Mars 2016
Claude Côté

Matt Andersen : Un honnête homme

Matt Andersen
Photo : Phill Brisse
La scène se passe il y a six ans au Festival International de blues de Tremblant. Le guitariste du Nouveau-Brunswick est sur le point de débuter sa prestation en solo dans le cadre intimiste de la Promenade Deslauriers en plein après-midi. Le soleil plombe, il doit faire 30 degrés facilement, le front ruisselant, le bougre d'homme à l'enveloppe corporelle proéminente va souffrir pendant une heure, on le voit. Les rayons UV seront sans merci même si la bise fraîche de son folk-blues combiné à cette infatigable voix de baryton sont là pour garder captif la poignée de spectateurs agglutiné au pied de l'autel.
 
Tant pis pour le coup de chaleur, personne n'a quitté et le maître d'œuvre aux fringues rurales a déballé ses chansons sans perdre un iota d'intensité dans cette fournaise. Des chansons pigées ça et là de ses cinq premiers disques solo d'une carrière amorcée en 2002 avec son groupe Flat Top mais qui a véritablement prit son envol en 2007 en navigateur solitaire. Au final, les humains présents autour de cet îlot de chaleur on approuvé avec enthousiasme: Matt Andersen est une bibitte rare, bénie d'un talent fou au pouvoir d'évocation immense, ses histoires, ses chansons, sa puissance, tout ça a eu son plein effet. Une découverte.
 
Les années ont passé, Andersen a raflé la première place à l'IBC (International Blues Challenge de Memphis) en 2010 dans la catégorie 
solo et en 2014, son fabuleux disque Weightless fut mis en nomination au Gala des Junos.

Et puis arrive cette huitième offrande parue le 26 février dernier. Un disque majeur, qui se passe de superlatifs: Honest Man. Réalisé par Commissioner Gordon à New York, ce même commissaire qui a travaillé avec Amy Winehouse et Joss Stone. Et avec un peloton de grosses pointures, Andy Bassford (Toots and The Maytalls), Josh David Barrett (The Wailers, Lauryn Hill), Lenny Underwood (Amy Winehouse) pour ne nommer que ceux-là.
 
L'orchestration est riche et faste, ça ronronne comme une Cadillac, ça klaxonne les cuivres tout en subtilité, ça module au bon moment, les mots passent comme une bouffée d'air printanière, bref, le folk, le soul, le blues et le rock rétro cohabitent en un seul et homogène univers. Et tout vivra sur scène le 25 mars prochain à l'Astral.
 
Seront-ils tous là? Sûrement pas. Mais Andersen sera entouré de musiciens, The Bonafide qu'ils s'appellent. Et l'on sera témoin d'un autre chapitre du grand livre americana aux multiples ramifications qui va et revient, qui se réinvente sur les route secondaires d'Amérique. 
Rendez-vous obligatoire.
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